Impossible d’ignorer Léna Mahfouf, alias Léna Situations. Depuis le 5 avril, elle a investi l’iconique BHV Marais à Paris. J’y suis allée pour découvrir l’expérience par moi-même. Entre univers immersif, produits controversés et stratégie marketing bien ficelée, voici mon retour. Bref j’ai visité le pop-up de L’hôtel Mahfouf au BHV Marais.
Le pop-up hôtel Mahfouf x BHV Marais
Pour sa collab avec le BHV marais, L’hôtel Mahfouf (la marque de Léna Situations) occupe trois espaces bien distincts, en plus des vitrines, de l’affichage et de la ligne de mannequins qui mène au premier espace.
Dans ce premier espace, on est sur un endroit ultra réfléchi en termes d’esthétique. On retrouve évidemment les codes de sa marque, avec le rose et le vert. L’aspect esthétique est très présent. L’endroit est avant tout pensé pour faire des photos et des vidéos, plutôt que comme une boutique. On est vraiment sur un concept store.
Pour le deuxième espace, on est sur une zone commerçante plus classique au deuxième étage. On y retrouve relativement les mêmes pièces que dans l’espace du bas.
Et enfin, le dernier espace, c’est le café. L’espace est agréable. On a pu tester deux boissons : le matcha au sirop d’érable et un latte au beurre de cacahuète. Boissons originales, bien que trop sucrées à mon goût.
Les produits : entre esthétique et polémique
C’est LA question la plus posée : que valent les produits ? On a toutes bien vu les prix proposés par Léna ainsi que leur composition. Du coup, on peut se demander à juste titre si ça vaut le coup.
- Les matières : Beaucoup de pièces en polyester pour un prix relativement élevé. On le sait, le polyester n’est pas la meilleure matière : c’est un dérivé du plastique, en plus d’être une matière qui garde les odeurs. De ce que je comprends, elle tente d’innover avec des designs différents, notamment avec sa collection de pièces transformables. Le fait de faire ses propres créations, ça a un coût. Malheureusement, cela peut jouer sur le choix des matières premières.
- La provenance : Si on regarde ses collections, pour une marque annoncée comme “made in Europe”, on en est loin. Produire en Inde ou en Turquie n’est pas forcément un mauvais choix, mais il faut évidemment s’assurer que les usines traitent bien leurs employés et ne sous-traitent pas à d’autres entreprises. Ce n’est pas parfait sur ce point, mais il y a du mieux : sa dernière collection met un peu plus en avant le made in France, avec un prix en conséquence..
Pour conclure, on m’a demandé mon avis : est-ce que ça vaut le coup ? Je dirais que non. J’ai une chemise d’une précédente collection que j’adore et qui ne bouge pas, mais les finitions n’étaient pas incroyables pour le prix.
Évidemment, je ne peux pas me faire un avis sur une seule pièce, alors j’ai testé une robe en boutique : très mal taillée, et la plupart étaient déjà un peu usées, avec l’attache du dos prête à céder
Le marketing : une image forte, une cible floue
Léna et son équipe ont soigné l’univers de marque. Il y a un vrai effort sur l’ambiance, le storytelling, l’expérience client. Les affiches sont pleines d’humour, notamment celle qui dit :
« On n’avait plus de budget pour l’affiche, on a tout mis dans les vitrines. »
Un clin d’œil malin qui pousse à regarder la vitrine de plus près.
Mais malgré cet effort créatif, l’ensemble reste un peu « cheap ». Pour une collab avec un grand magasin, on aurait pu s’attendre à plus de sophistication.
Le point qui me pose le plus de questions, c’est la cible : à qui s’adresse réellement la marque ? Est-ce à l’audience jeune de Léna, avec un budget plus restreint ? Ou bien à une clientèle plus aisée, qui recherche des pièces travaillées ? Dans ce cas, la marque semble peut-être trop incarnée, trop associée à l’image d’une influenceuse.
Succès ou pas ?
Concernant le pop-up au BHV, je n’ai pas l’impression que l’engouement soit vraiment au rendez-vous. L’endroit n’était pas blindé, aucune file d’attente. On est loin du succès du précédent pop-up Pokémon, où les gens faisaient la queue dès le matin. Ici, les visiteurs semblent surtout venir pour l’ambiance ou le café, plus que pour acheter.
Évidemment, ça reste intéressant à aller voir, ne serait-ce que parce que cette jeune femme de 27 ans entreprend avec ambition. L’endroit est quand même plutôt joli.
Et toi, tu en penses quoi ?
